Marqué certes par une urbanisation des années 60 taillée à la serpe des chemins de grue, et par des événements douloureux que se plaisent à relayer régulièrement les médias, le quartier du plateau qui s’étire à la lisière partagée des communes de Clichy-sous-Bois et Montfermeil, bénéficie aujourd’hui d’un grand projet de rénovation urbaine. Face au carrefour des Libertés, un vide s’installe. Un vide construit car parfaitement structuré et délimité par un jeu de peaux. L’une en verre identifie l’entrée du commissariat. L’autre en acier Indaten perforé – et travaillé au titre du 1°% – assume une séparation entre le parking public et le parvis. A la croisée des deux, se dresse une boîte rouge – en tôles d’aluminium laqué – identifiant, outre sa fonction de circulation verticale, celle emblématique de signal urbain. Et, face à la cité du Bois du Temple c’est un glacis qui se livre – tel un objet d’art à l’échelle de la cité. Un talus planté absorbe les limites du terrain, et en constitue la base. En émerge, à 3 m de haut, une carapace épaisse – toujours en acier Indaten – qui à quelque 7 ou 8 m de haut s’ajoure, pour devenir légère et comme évanescente. L’inclinaison de cette peau comme le subtile jeu de lumières que produisent ses perforations, esquive toute comparaison possible avec un haut mur d’enceinte, ou toute autre clôture carcérale – autant d’éléments qui, dans ce contexte urbain aujourd’hui encore « sensible », aurait eu valeur de provocation.