Le parcellaire du quartier s’impose en lanières. Longues et étroites. Confortées dans leur linéarité par de longs murs séparatifs, par la présence de sentes sur lesquelles s’ouvrent les jardins… La parcelle de l’école maternelle n’échappe pas à cette règle. Elle est juste « un peu plus grande », « un peu plus longue », jusqu’à pouvoir intégrer sa propre sente.

Outre le pavillon d’accès existant qui se livre telle une demeure bourgeoise, elle enchaîne alors une série de bâtiments longs et relativement étroits. Une série de six longères (dont quatre créées).
Les deux premières sont « nettoyées » pour recouvrer leur noblesse originale, leurs caractéristiques d’architecture scolaire chères à Jules Ferry. Ainsi débarrassées de leurs greffes, ou courettes d’ailleurs, elles reconstituent leurs murs de briques percés, leurs allèges et meneaux, leurs menuiseries de bois…

Quant aux quatre autres, c’est pour rappeler l’omniprésence des murs mitoyens qu’il s’agisse ici de murs en briques ou de palissades en bois, et pour faire référence à l’architecture de briques des pavillons alentour comme à l’architecture agricole en bois des territoires d’hier, qu’elles choisissent d’associer à des pignons de bois (en façades nord et sud), des murs de briques de terre cuite ( en façades est et ouest)
Et c’est pour entretenir entre elles d’étroites (et essentielles) relations fonctionnelles qu’elles organisent des interstices comme autant d’espaces ouverts et partagés, qu’elles glissent le préau sous l’une d’entre elles qui aurait été décollée du sol, qu’elles contiennent entre deux façades opposées une cour protégée, qu’elles creusent un niveau haut pour libérer des terrasses, qu’elles s’articulent avec le bâti existant pour développer un patio de lumière et de végétation…