C’est sur le site Ampère en cours de profond remaniement, et sur son emprise sud, que la ville de Saint Ouen choisit d’implanter un nouveau groupe scolaire. Une emprise qui englobe dans le creux de son coude le bâtiment dit « l’Atlas » – à conserver et à intégrer dans la composition d’ensemble du nouvel équipement.
Ce bâtiment des années trente, aimable dans ses gabarits et modénatures, pouvant aisément, dans cet environnement hétéroclite, à l’architecture plurielle et à la jeunesse souvent en quête d’avenir, faire figure de point d’ancrage – et de connexion entre les quartiers haut et bas, entre leurs histoires bâties et populaires enchevêtrées.
Pour lui faire pleinement assumer ce rôle, non seulement la fonctionnalité du groupe scolaire renforce son statut d’interface en y installant le centre de loisirs, mais son architecture en capte aussi l’essence.
Une essence de bâtiment en brique, coiffé d’une toiture à deux pentes (…) qui trouve ici sa modernité dans un strict ordonnancement – dans un plan masse qui, en organisant dans la plus grande simplicité, trois bâtiments longilignes (pour trois entités fonctionnelles) et une aile de liaison, interdit à l’architecture toute complexité formelle ; dans une travée de charpente et structure de poteaux bois répétitive qui se donne à lire en façades en griffant d’épines de bois sa peau de brique; dans une écriture de l’usage enfin, qui dissocie clairement les salles de classe des salles d’activités, la salle polyvalente des salles de restauration (…) en dessinant des ouvertures appropriées à la puissance d’éclairement souhaitée certes, mais aussi aux expressions recherchées d’une attractivité ou d’une intimité, d’une banalité ou d’une particularité…

Mais c’est aussi l’omniprésence et la qualité de la lumière naturelle qui leur confère tout à la fois attractivité et douceur. Dans les circulations, systématiquement ouvertes en proues, elle guide les pas et attire les regards vers le paysage urbain, et dans les étages supérieurs, où elles disposent de longs et fins châssis vitrés inscrits en toiture, elle invite les regards à s’échapper vers le ciel. Dans les salles de restaurant dont les façades oublient l’alternance des pans de briques et de verre pour généraliser les derniers sur 3,50 m de haut, elle gagne la profondeur des espaces. Dans les bureaux de l’administration, placés certes en second jour, mais ouvrant avantageusement leur façade de verre sur le hall, « passage » et véritable boîte à lumière, elle se glisse avec bienveillance.
Une bienveillance parmi tant d’autres …, et toutes témoins de l’attachement – et de la tendresse – avec lesquels a été abordée la conception du groupe scolaire.