Il s’est construit en lieu et place de l’ancienne maison d’arrêt… à une portée de fusil du centre ancien, de sa célèbre cathédrale gothique, de l’abbaye de Saint-Jean-des-Vignes… Mais désormais, la sinistre bâtisse cruciforme des lieux d’hier ne se fait plus l’écho des deux étonnants clochers de l’abbaye. Elle a disparu, effaçant des mémoires la fonction carcérale du site. Seul le mur d’enceinte subsiste, et témoigne de l’intérêt de sa conservation comme de l’inscription du nouvel équipement dans les traces du passé.

Ironie de son histoire bâtie, le nouvel hôtel de police utilise donc, pour partie, le mur d’enceinte de l’ancienne prison auquel, il fait jouer un rôle tout à la fois protecteur et sécuritaire. Et si ce dernier, à n’en pas douter, dissuade le public en général et les élèves en particulier du Lycée Gérard de Nerval (lui faisant face), de s’y « frotter », il devient essentiellement support de création. Tout est ici dessiné avec finesse à la façon d’une grande marqueterie, pour ne rien laisser au hasard, pour combattre les affres du temps comme des usages parfois, en ces lieux, rudes.