Terre crue, fibres, bois, bambou, tous ces matériaux naturels omniprésents expriment la relation forte du lycée à l’univers végétal de l’île et poursuivent à l’échelle de chaque espace leur dialogue poétique avec le bâti.
Dans une démarche résolument contextuelle et partant d’une réalité sociale et humaine spécifique, c’est un milieu à la matérialité revisitée qui est offert aux lycéens. En effet, si le projet cherche à retrouver le sens d’une vie culturelle et sociale ancestrale, qu’il respecte et intègre à plusieurs niveaux, il construit avant tout un cadre contemporain pour des adolescents et de jeunes adultes en quête de leur identité. Il installe une fluidité entre les différentes fonctions au cours de la journée. Il fabrique un espace-temps pour travailler, manger, dormir, se distraire – tout en atténuant le sentiment de déracinement que peuvent éprouver certains d’entre eux, notamment les internes. Avec une générosité qui répond à la soif d’apprendre des jeunes Mahorais, son architecture sensible et rigoureuse leur offre tout simplement la beauté d’une nature réinventée.
Le projet construit ainsi non seulement des bâtiments mais un véritable lieu. Avec le déjà-là, avec un pays et ses habitants, il propose un établissement d’enseignement et de formation à la fois fonctionnel et confortable, attentif aux usages, et exemplaire sur le plan environnemental. Un lycée à l’écriture à la fois contemporaine et mahoraise. Un lycée qui semble avoir toujours été là.