C’est à la sensibilité des paysagistes Florence Robert et Frédéric Boeuf que le square doit toute sa poésie. Une poésie riche de rythmes traités comme autant de séquences, avec une coulée verte qui accompagne l’accès au site, une placette qui assume le lien minéral entre urbanité et paysage, un jardin des reconquêtes qui exploite une dalle en béton existante, un potager qui s’offre aux cultures des riverains, une mare qui capte les eaux, une pelouse « à vivre » qui se love entre deux promenades… Mais une poésie enrichie encore par le rythme qu’instaure l’architecture du pavillon des jardiniers. Laquelle, souligne outre la linéarité des lieux, l’oeuvre « taguée » du mur de brique sur lequel elle s’appuie. Laquelle scande les héberges mitoyennes par un jeu de grands cadres de bois entre lesquels se glissent des panneaux d’acier autopatinable, ici fixes, traités en bardage et là, montés sur pivots pour assumer une fonction de portes « habitées ». Laquelle enfin accentue l’effet cinétique du paysage construit offert aux vues des passagers des trains circulant sur les voies de chemin de fer qui surplombent le site.