L’Hôtel de Police de Rouen doit être au centre de l’attractivité de par sa fonction même ainsi que de par son rayonnement plus lointain et sa représentation institutionnelle.
Il s’inscrit dans cette stratégie de renouvellement urbain avec l’arrivée de la future gare St Sever et du projet Rouen-Flaubert. L’Hôtel de Police, de par la transformation de son enveloppe cherche à s’imposer tel une pièce essentielle du nouvel échiquier urbain.
Il prend l’apparence d’un nouveau dispositif. L’image d’un bâtiment tout de blanc vêtu rend compte d’une nouvelle perception des volumes. Il emprunte les reflets de la ville qui l’entoure. L’expression des façades est adoucie par une transparence maîtrisée. De l’image d’un bâtiment de bureau, nous passons à une image plus discrète, plus sobre et plus simple d’un équipement public au service de la population à la fois moins identifiable dans sa fonction et plus évocateur dans ses usages. Et pourtant, c’est bien d’une peau protectrice dont il s’agit sur les deux bâtis (tour et barre) en lévitation et où la relation entre le « toit », la résille transparente, et le ciel ne font qu’un. En plus d’élancer la silhouette de l’Hôtel de Police, la résille permet également de camoufler les équipements techniques de toiture. Une peau non seulement adoucie par cette blancheur caractéristique et dissonante, dans un paysage urbain à la matérialité très éclectique. Mais une peau également protectrice des vues plongeantes sur ses activités internes et d’un ensoleillement trop ardent (les ouvertures ont été soigneusement étudiées et réparties en fonction des orientations). Si de jour, il est identifié comme un équipement public, sur lequel la population peut porter un regard avenant, il devient de nuit, grâce aux perforations des plaques d’acier constituant une grande partie des façades, une lumière toute à la fois contenue et diffuse. Un repère rassurant qui respire jour et nuit et témoigne de sa dynamique. Mais sa respiration reste néanmoins silencieuse, les façades épaisses assurant également une opportune fonction acoustique. L’unité fonctionnelle est conservée par l’identification de façades similaires sur les deux pièces (tour et barre) pour conforter à la fois l’unité originelle, le fonctionnement actuel, et l’ampleur de son emprise comme un Hôtel de Police à l’échelle du quartier et de la ville. L’extension de l’accueil, matérialisée en blanc également, annonce l’entrée du public face à la rue. En dégageant l’espace de devant, l’accès plus généreux permet de gérer les flux entrants et sortants par un dispositif de chicane, offrant de larges vues aux contrôles efficients.

Avenant, rassurant donc, il est en toutes circonstances, prêt à accueillir. A l’opposé des a priori souvent véhiculés par les anciens équipements de ce type, il invite le public à pénétrer son hall. Un hall vitré mais protégé où la notion d’accueil devient réalité d’usages, où le fonctionnement de l’équipement se livre en toute « transparence ». De là, le public est orienté vers le service correspondant à ses attentes. La peau métallique, composée de cassettes métalliques blanches pleines alternant avec des cassettes perforées, protègent des vues de l’extérieur, du soleil et de la pluie.