Le bois |
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Au fil du bois
Du matériau à la matière
Le bois, complexe par essence
Le fil conducteur par plaisir

La réflexion menée avec le matériau bois depuis toujours, nous  accompagne comme un apprentissage permanent, à l’écoute d’un savoir-faire et d’une pensée sans cesse renouvelée par une connaissance recherchée et avisée des exigences, potentialités et des sensibilités qu’un tel matériau peut susciter pour devenir matière de temps.
Pour cela il est nécessaire d’être à l’écoute des savoir-faire traditionnels et des techniques actuelles qui sans la compréhension du façonnage du matériau bois massif coupé, débité, déroulé, plaqué, assemblé, collé devenant structure, ossature, parois, dérivés, plaquage, transformés, ne peut engager une architecture de la vérité, celle de la construction, celle de l’assemblage des matériaux.

Le bois il faut apprendre à le connaître, et à connaître ceux qui le travaillent, les outils utilisés, les gestes choisis qui accompagnent les performances éprouvées dans ce désir des possibles.
Cette expérimentation éprouvée dans le domaine de la maison permet d’accomplir les décisions prises dans les équipements publics de plus grande échelle où le bois prend sa place en toute raison.

Des questions simples : qu’est-ce que la mise en œuvre ? C’est traiter le vent et l’eau, s’adapter au matériau, ne pas lutter contre la forme c’est une autre histoire. Le bois c’est un matériau vivant, une des premières matières que l’homme ait travaillé. Il faut la respecter, aller dans son sens, sinon la matière se rebelle et c’est un désastre.

Il demande l’exactitude de la précision, le bois se pense, se travaille en millimètre comparativement à d’autres matériaux. C’est une exigence de la rigueur, le bois ne pardonne rien, la réalisation de formes précises, de joints bien ajustés, de meubles finis également ont apporté et apporte toujours un sentiment joyeux.

Le bois réagit en masse, en membrane, en texture, structure immobilière et mobilière. Une ressource locale qui dépasse les frontières, une transmission et une pérennité éprouvées, une matière du vivant toujours évolutive, une temporalité expressive. C’est la réalité d’un matériau de construction issu de l’effort de la nature, nous ramenant à notre propre histoire qui révèle cet imaginaire du lieu, cet ancrage nécessaire à notre propre existence.

Cette approche est devenue au fil du temps à travers les divers projets où le bois est présent (en fonction des programmes) l’histoire d’un parcours où le matériau bois devient matière.

Ainsi forgé de cette histoire tant constructive que sensible au regard de cette compréhension des matériaux d’interventions et de la manipulation des ressources en matières naturelles nous nous sommes tout naturellement mis au service du contexte du développement durable par des réflexions ou la matière bois s’associant à des procèdes industriels (panneaux, ossature, préfabrication) devient une réalité d’exigence de conception et de réalisation.

La complexité des programmes et les exigences environnementales permettent d’associer le bois à des matériaux biosourcés innovants, paille, terre…
L’industrialisation de procédés nous ont permis de développer des projets au sein de l’agence où les portées traditionnelles ont pu être dépassées, où les assemblages ont été réinventés. Il nous a permis de dépasser les applications habituelles du bois et d’envisager de se glisser même, dans des lieux peu probables (ex : bâtiment d’accueil de la Préfecture de Police de Paris à l’Ile de la Cité).
La performance de la préfabrication et du produit technologique nous a permis de livrer des chantiers dans des temps courts et tenus.

Les programmes d’EHPAD, de bâtiment de Sécurité, d’école, de logements… etc. autorisent avec force la réflexion que nous menons avec la matière bois.

Le bois,
parce qu’il absorbe le CO2
parce qu’il nécessite peu d’énergie pour sa transformation
parce qu’il est simple d’utilisation
parce qu’il génère un chantier sec et peu de déchets et recyclables
parce qu’il est recyclable
parce qu’il est flexible et répond aux problématiques des risques naturels
parce qu’il est ressource d’un développement local et d’un savoir-faire
parce qu’il est naturel
parce qu’il est valeur d’usages

Texte de Fabienne Bulle